Association internationale du cheval Chaar Appaloosa

Voir l'original

Rencontre avec les chevaux Chaar. Par Nicolas, président de l'association, et sa famille : Jessie, Esther et Zélie.

Dès la création de l'association Chaar Appaloosa, nous avions tous hâte de découvrir le Kirghizistan et les chevaux Chaar !

C'était une première pour les filles de ce pays, et la troisième fois pour Nicolas, qui avait rencontré Munarbek au festival At Shabish en 2007.

  10 août 2024

Nous voilà à Bichkek ! Accueil quatre étoiles de Munarbek, qui nous a surpris en venant nous chercher.

Le voyage a été long depuis Paris, via Istanbul, nous commençons donc par nous reposer avant d'explorer le quartier de Munarbek, au sud de Bichkek.

Premières surprises pour les filles qui découvrent les panneaux en cyrillique et l'ambiance surchauffée de la capitale !

11 août 2024

Munarbek a organisé une rencontre avec l'ambassadeur de France. Nous n'avions pas prévu de porter quoi que ce soit de convenable, nous avons donc opté pour les couleurs de l'équipe de France, en cette période de Jeux Olympiques. L'ambassade est toute petite, dans un appartement du centre-ville, mais la photo officielle devant les drapeaux est pourtant impressionnante.

L'ambassadeur est enthousiasmé par le projet de l'association et a déjà soutenu les projets de Munarbek. La rencontre a été très agréable. Alors qu'il quittera son poste fin août, il faudra tisser des liens tout aussi forts avec son successeur, d'autant qu'un institut franco-allemand sera bientôt créé. Cela nous donne des idées d'événements à organiser autour des chevaux Chaar avec les membres allemands de l'association !

19 août 2024

Après quelques jours au lac Songkul, nous partons pour Toktogul pour découvrir les chevaux Chaar, la ferme et les pâturages.

 Munarbek explique comment les troupeaux se déplacent au gré des saisons : en hiver, autour de la ferme, à basse altitude, les chevaux grattent la neige pour se nourrir et reçoivent du fourrage supplémentaire.

Lorsque le printemps arrive, les troupeaux sont emmenés dans les pâturages un peu plus haut, mais avec prudence, car le froid et la neige peuvent encore être mortels pour les poulains jusqu'en mai.

 C'est seulement à ce moment-là que les chevaux atteignent les estives de Ters.

C'est ici que nous les rejoignons : au programme trois nuits en yourte et en journée des randonnées à la rencontre des troupeaux.

Nous sommes accueillis par une famille de bergers et par Talant, le cavalier qui s'occupe des chevaux.

Les yourtes sont regroupées dans un vallon proche de la rivière. Ils sont entourés de juments et de leurs poulains, ainsi que de vaches et de leurs veaux, qui restent à proximité des maisons pour la traite.

La vie familiale tourne entièrement autour de l'élevage : traite, fabrication du koumis, du beurre et de la crème fraîche, déplacement des animaux au pâturage ou en ville pour la revente. Et les enfants participent à toutes les tâches !

Après une bonne soupe concoctée par notre hôtesse, nous nous installons dans la yourte pour la nuit et nous nous endormons à poings fermés, le programme du lendemain est bien chargé.

20 août

Une nuit très fraîche et un sommeil interrompu par les aboiements des chiens. Mais le programme de la journée s'annonce tellement excitant !

Riz au lait au petit-déjeuner : il faudra garder des forces car nous passerons la journée à cheval. Au programme : une balade dans une des vallées pour retrouver le troupeau de l'étalon vedette de Munarbek, Chaar Suluu, et un autre troupeau de jeunes qui errent dans la même vallée.

Talant nous présente nos chevaux, quatre hongres Chaar : Talas pour Esther, Bordu pour Jessie, Djamgour pour Zélie et Michurin pour Nico. Tous ont les caractéristiques typiques de cette race : des pattes très musclées pour grimper à flanc de montagne, une taille moyenne et, bien sûr, de jolies taches qui se déclinent en noir et blanc ou en marron et blanc. Les filles découvrent les selles kirghizes très confortables !

 Nous mettons le pique-nique dans les sacoches (fromage CHAAR de la laiterie de Munarbek et Kalyinur « la vua lactee », délicieux ! tomates, concombres et saucisse de bœuf).

Et c'est parti !

La montée se fait à flanc de coteau, avec un vide parfois imposant, mais les chevaux sont très à l'aise et surtout très sûrs de leur pied. Ils traversent facilement les rivières et se frayent un chemin sur les pierres.

Après une bonne montée, nous atteignons un plateau. Nico et les filles sont autorisées à galoper. Ils croisent un troupeau de Chaar Sulu, qui les attaque !

Munarbek et Talent interviennent pour déplacer les chevaux afin que nous puissions les surveiller en toute tranquillité.

Il y a un petit poulain sur ses longues pattes : il doit être né pendant la nuit.

Munarbek nous fait asseoir en cercle et annonce aux filles qu'elles adoptent chacune un poulain : une pouliche marron foncé au dos tacheté pour Zélie et un poulain marron clair et blanc pour Esther. Mais ils devront remplir trois conditions : réussir à l'école, garder leur chambre bien rangée et obéir à leurs parents. Adopter un poulain grâce au programme d'élevage permet de le nourrir pendant quatre ans.

Les filles sont un peu impressionnées et très émues... mais elles ont accepté le pacte ! (Est-ce que cela sera respecté une fois en France ?).

En échange, Talant enverra des photos chaque mois !

Nous passons un long moment à observer le troupeau. Le jeune poulain n'ose pas traverser la rivière, alors Talant lui donne un coup de main.

Nous repartons en réfléchissant à un nom pour les poulains. Le nom doit inclure des lettres de Chaar Suluu et, surtout, il doit être facile à prononcer en kirghize – pas une tâche facile !

Nous montons jusqu'au lac Burugurbus, qui signifie « nous n'avons jamais vu de loups ici ». Un joli lac aux eaux vertes glaciales !

Nous pique-niqueons avant de remonter au sommet, où la vue sur les montagnes et les glaciers en face est impressionnante.

Il est déjà temps de redescendre, et les chevaux prennent toutes leurs précautions !

On y croise des vautours, des marmottes et même un renard. Le troupeau de jeunes chevaux se dessine au loin et nous revenons avec un petit galop à la fin pour clôturer la journée.

Le soir, après un bon repas partagé dans la yourte, on s'endort en pensant aux petits poulains qui dorment dans les montagnes.

21 août

Après une bonne nuit de sommeil, beaucoup moins froide que la première, nous emmenons nos chevaux à la rencontre des troupeaux Chaar dans une autre vallée.

La montée est douce et nous apercevons le premier troupeau sur la droite de la rivière. Nous les dépassons et les approcherons au retour.

Au fond de la vallée, on découvre une impressionnante cascade.

A un col, nous apercevons un troupeau en contrebas. Zélie et Nico partent seuls chercher les chevaux Chaar qui se trouvent sur une pente dangereuse et doivent être déplacés. Ils accomplissent le travail exigeant physiquement de Talant, surtout par mauvais temps. Zélie et Nico ont adoré, mais le feraient-ils toute l'année ?

La montée devient périlleuse, entre rochers et éboulis. Le cheval de Jessie est assez lent sur les rochers (ce qui lui va très bien !).

Nous déjeunons sur un plateau recouvert de gros rochers de granit rose, un peu comme sur la côte bretonne, avec une vue splendide sur la vallée jusqu'à Toktogul.

Sur le chemin du retour, nous croisons le dernier troupeau en contrebas. Nous décidons de ne pas les déranger, car ils sont bien placés.

Nico et Munarbek s'arrêtent pour voir le troupeau du matin, tandis que les autres continuent tranquillement.

Le soir, nous dînons d'une soupe du berger (pommes de terre, tomates, oignons, riz, un peu de chou et de la viande).

Le petit garçon de la famille d'accueil joue dans notre yourte et proteste bruyamment quand il est temps pour lui de rentrer chez lui !

Juste avant le coucher, nous décidons des prénoms des poulains : la pouliche de Zélie s'appellera Chaarlize et le poulain d'Esther Caramel. Munarbek est d'accord !

22 août

Dernière journée dans les alpages. Nous partons le matin voir une dernière fois le troupeau de Chaar Sulu. Nous les retrouvons à leur endroit habituel au bord de la rivière. Nous nous approchons à pied pour ne pas effrayer les chevaux, mais ils nous fuient.

Des bergers venus récupérer leur bétail amènent les chevaux vers nous, et nous décidons de nous asseoir et de les surveiller de près.

 Esther se dirige lentement vers l'étalon et parvient à le toucher.

Au signal de Munarbek, nous nous approchons lentement et le cheval nous laisse le toucher et l'entourer de nos bras. C'est un moment incroyable !

Nous passons une heure parmi les chevaux, les observant, prenant des photos et des vidéos. C'est à la fois très doux et très puissant, un souvenir inoubliable.

Il est alors temps de nous séparer. Nous espérons recevoir prochainement des photos des poulains, car les filles ont promis de respecter le pacte !

Avant de se séparer de nos montures, les filles et Nico se lancent dans un beau galop à travers la vallée.

25 août

Après une pause à Toktogul, nous partons pour le Parc Naturel d'Alataï. Nous traversons un canyon avant de rejoindre une piste qui longe la rivière.

Au bout de trois heures, nous arrivons à notre campement : une cabane, des ruches, des canards et deux chevaux côtoient notre yourte joliment décorée. Un cheval Chaar confié aux rangers par le frère de Munarbek vit ici.

Partout, des panneaux indiquent que des ours peuvent être vus. Mais les rangers nous disent qu'ils n'en ont plus vu depuis mai… Nous dégustons la Medovuha : une sorte de bière au miel. L'alcool vous monte droit à la tête !

26 août

Nous partons pour une randonnée jusqu'au lac Kel, accompagnés de notre couple d'hôtes. Les filles n'ont pas envie de marcher. Après seulement 30 minutes, deux d’entre eux montent à cheval. Il est plus pratique de traverser les rivières, car le seul moyen de le faire à pied est de passer par des ponts en bois branlants.

Nous ne rencontrons pas d'ours, mais nous trouvons des crottes d'ours fraîches, ce qui prouve qu'ils sont là !

La fin de la montée est raide et chaude. Mais le lac est magnifique, et nos efforts sont récompensés.

Nico, Esther et Zélie se baignent dans une eau relativement chaude. Le lac n’est pas très froid car aucune rivière n’en sort. L'eau est aspirée par un siphon au fond du lac, il faut donc être prudent lors de la baignade...

 Ce parc d'Alataï est une merveille bien préservée, et les rangers qui y vivent sont très sympathiques. Nous échangeons nos numéros avec la dame qui s'est baignée avec nous, Aizada, et achetons une grande quantité de miel qui fera des heureux en France à notre retour ! Nous quittons ce petit paradis avec regret.

A notre retour...

Merci à Munarbek et à sa famille de nous avoir si bien accueillis. Ce voyage au Kirghizistan a été une aventure extraordinaire, dans un cadre splendide, mais nos souvenirs les plus forts sont les rencontres, avec le peuple kirghize et avec les chevaux.

Nous avons hâte de les retrouver !

En attendant, nous suivrons l'association sur Instagram @chaarhorsekyrgyzstan . Munarbek publie souvent des vidéos !

Pour soutenir le projet, vous pouvez faire un don ou acheter des produits CHAAR sur la boutique .

Si comme Esther et Zélie vous souhaitez adopter un poulain, participez à notre programme d'élevage. cliquez sur le bouton ci-dessous.

Retrouvez l'interview de Nicolas à ChevalMag ICI